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Capture d’écran du film Only God forgives (N. Winding Refn, 9ème long métrage, avec R. Golsing, K. Scott Thomas, V. Pansringarm).

Only images Forgive

La photographie présentée symbolise l’histoire, les motifs et les icônes, ainsi que l’interprétation symbolique du film « Only God Forgives ». Ce film rend hommage au cinéma stylisé et formaliste thaïlandais des années 1990. L’histoire se déroule en Thaïlande, avec Bangkok abondamment filmé, notamment ses clubs de boxe et ses cafés. Ce cadre esthétique et culturel forme le fondement du processus d’interprétation du film et de cette image. Je ne distinguerai pas ici l’interprétation de l’image de la connaissance de son contexte filmique.

L’image capture l’iconographie du film avec son esthétique sombre, un éclairage au néon et la dominance du rouge et du noir. Ces couleurs symbolisent à la fois la violence et la sensualité, et dans le film, une sensualité explicite de la violence. Bangkok y est filmée essentiellement la nuit, sous le signe de la sexualité, des arts martiaux, du sang et des recoins dangereux.

Le personnage central de l’image, un policier dans le film, ne porte pas d’uniforme. Il est au-dessus de ses collègues hiérarchiquement (comme le suggère le poster au-dessus du dragon) et semble au-dessus de la société thaïlandaise. Il la contemple, la protège et la méprise à la fois. Cette image incarne ce personnage comme un Dieu (seul lui pardonne, avant de demander pardon au dieu qu’il incarne). Il est la voix directe du dragon mythologique, sa lame et son feu. Dans l’image, il agit sous le regard du dragon tout en reproduisant ce regard dans une autre direction. Le personnage jouit des facultés du dragon dans la culture thaïlandaise : sa force, sa puissance, sa sagesse et sa fonction de protection. Le rouge souligne le courage, donnant au personnage une puissance suprême, souveraine sur son territoire : la capacité de retenir sa propre force.

La tunique noire avec un col blanc manifeste une austère justice, voire une certaine morale, exprimées dans une violence vengeresse, comme un équilibre moyenâgeux : « œil pour œil, dent pour dent ». Le personnage est l’ange noir de la justice, évoquant le mythe, l’exorcisme violent et la rédemption religieuse.

Jonas Guilbert

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